“Chacun mérite des chances égales, basées sur des critères objectifs”

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Grant Thornton est depuis l’été 2024 le partenaire principal de la fédération belge de hockey (ARBH). Par leur collaboration, les deux parties veulent également renforcer leur politique en matière de diversité et d’inclusion. “Via le hockey, nous pouvons diffuser plus largement les valeurs de notre entreprise”, affirme Leslie Van den Branden, managing partner chez Grant Thornton. “Grant Thornton nous donne l’occasion de continuer à investir dans la diversité dans notre sport”, ajoute Serge Pilet, CEO de l’ARBH.

Du pain sur la planche en matière de diversité

Devons-nous voir ce sponsoring comme une inclination du grand patron ?

Leslie : “Certaines entreprises font du sponsoring pour la simple et bonne raison que le CEO est fou de sport. Nous avons envisagé la sélection de notre partenaire de manière plus réfléchie, pour accroître notre notoriété dans tout le pays et mettre en avant les valeurs de notre entreprise CLEARR (Collaboration, Leadership, Excellence, Agility, Respect & Responsibility). C’est par le biais d’un bureau de conseil stratégique que nous sommes tombés sur la fédération belge de hockey.”

Serge : “Je travaille depuis près de onze ans à la fédération et c’était la première fois qu’un sponsor potentiel sans lien direct avec notre sport nous contactait. Souvent, nos interlocuteurs dans ces entreprises ont eux-mêmes joué au hockey ou ont au moins un intérêt pour le sport.”

“Grant Thornton, en revanche, s’est adressé à nous avec un récit clairement axé sur les valeurs. Nous avons dû ‘travailler’ pour finaliser le marché : Grant Thornton nous a demandé de répondre à toute une série de questions et de fournir des informations sur nos valeurs. Mais nous l’avons fait avec plaisir, car il y a directement eu une compatibilité évidente.”

Vous avez décidé de collaborer autour de la diversité et l’inclusion. Pourquoi ?

Leslie : “La diversité et l’inclusion sont des thèmes étroitement liés aux valeurs de notre entreprise. Nous voyons dans cette collaboration l’occasion idéale de donner corps à nos ambitions dans ce domaine.”

Serge : “Nous avons directement été intéressés par cet accent sur la diversité et l’inclusion, car cela nous donne l’occasion de continuer à y investir. Cela s’est très vite concrétisé : grâce au soutien de Grant Thornton, nous avons par exemple pu envoyer notre équipe de G-hockey aux Special Olympics au Paraguay et avons organisé un événement sur le rôle des femmes dans notre sport.”

“Les fonds de sponsoring de Grant Thornton ne partent pas seulement dans des projets de diversité et d’inclusion, mais nous avons tellement de projets de ce genre que Grant Thornton y jouera par définition une grande part.”

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“Il est scientifiquement prouvé que les équipes diversifiées réalisent de meilleures performances et sont plus créatives. Pourquoi donner dès lors moins de chances à certaines personnes, sur la base de leur sexe ou de leur origine ?”
Leslie Van den Branden Managing partner, Grant Thornton

Vous êtes deux hommes blancs d’âge moyen. Dans les deux organisations, il y a donc encore du pain sur la planche en matière de diversité ?

Serge : “Le hockey a connu un énorme boom ces dernières années. Nous avons ouvert le sport à tous, par exemple via le Urban Hockey et Hockey2School. Mais tout le monde ne parvient pas à être intégré si rapidement, et cette diversité ne se reflète pas non plus dans les salles de direction.”

“Ainsi, il reste difficile d’attirer les personnes avec des moyens financiers limités vers notre sport. Le hockey est assez coûteux parce que les clubs doivent répercuter leurs frais d’infrastructure sur leurs membres. Les interventions financières pour ceux qui en ont besoin sont un domaine où nous pouvons certainement encore progresser.”

Leslie : “En tant qu’organisation, désigner comme CEO une femme ou une personne avec un contexte social difficile ne vous rend pas par définition divers et inclusif. Ce serait trop facile. Disposer des aptitudes adéquates est toujours le principal critère pour être dirigeant.”

“Il faut en revanche donner à toutes et tous des chances égales d’acquérir ces compétences et de postuler pour ces fonctions. Chez Grant Thornton, ces chances sont assurément présentes : mon prédécesseur était une femme et mon successeur le sera peut-être aussi.”

“Il est scientifiquement prouvé que l’on obtient de meilleurs résultats et des solutions plus créatives lorsque la composition de l’équipe est diversifiée. Pourquoi donner dès lors moins de chances à certaines personnes, sur la base de leur sexe ou de leur origine ? Nos équipes sont aussi diversifiées que possible, pour offrir le meilleur service à nos clients, mais aussi pour les inspirer et accroître notre impact.”

Des critères objectifs pour l’égalité des chances

Grant Thornton et la fédération belge de hockey misent toutes deux beaucoup sur l’égalité de genre. Que faites-vous concrètement à cet égard ?

Serge : “Depuis deux ans, le principe d’égalité de rémunération s’applique dans nos équipes nationales : avec le soutien du sponsor Belfius, les femmes gagnent autant que les hommes par match international joué. Cela veut donc dire qu’une femme qui a joué davantage de matchs qu’un homme sera également mieux rémunérée - et inversement bien sûr.”

Leslie : “Dans notre secteur, ce n’est pas l’égalité de rémunération qui est le plus gros problème, mais bien le fait que souvent, le trajet de carrière des femmes s’arrête à un certain niveau. Une enquête menée au niveau du groupe révèle que seuls 33% des dirigeants au niveau senior sont des femmes. Souvent, les hommes dans ce rôle pensent qu’ils ne peuvent pas faire grand-chose à ce problème de société, mais ce n’est pas vrai.”

“Via notre programme ‘allyship’, nous voulons faire accompagner les femmes qui convoitent une fonction dirigeante par nos responsables actuels. Et il s’agit aujourd’hui essentiellement d’hommes. Le but est de convaincre les femmes que ce sont leurs compétences qui font la différence, et pas leur genre. Ainsi, nous voulons offrir à toutes et tous au sein de notre organisation des chances égales, basées sur des critères objectifs. Et l’assurance nécessaire pour sauter le pas.”

Serge : “La situation sociale met en effet encore souvent un frein aux ambitions et à l’assurance des femmes. Imaginons qu’un poste pour une fonction dirigeante soit vacant et qu’il suppose dix exigences. Une femme qui répond à neuf de ces critères dira rapidement : ce n’est pas pour moi. Un homme qui répond à six exigences pensera plus rapidement : j’y vais.”

“La situation sociale met encore souvent un frein aux ambitions et à l’assurance des femmes."
Serge Pilet CEO, fédération belge de hockey
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Quel score réalisent aujourd’hui vos organisations en matière d’égalité de genre ?

Leslie : “La répartition hommes-femmes est chez Grant Thornton d’environ 50-50. Mais si vous regardez notre senior leadership, la part de femmes baisse alors à 20%. Outre notre programme ‘allyship’, nous essayons d’agir en faisant par exemple participer autant de femmes que d’hommes aux formations de leadership internationales.”

Serge : “La situation est similaire dans le hockey. Il y a aujourd’hui autant de joueurs masculins que féminins, mais dans les fonctions dirigeantes, cet équilibre n’est pas encore atteint. Il y a trop peu de présidents, coachs et arbitres féminins.”

“Avec notre campagne “Gezocht: vrouwen met goesting”, menée récemment en Flandre, nous sommes partis activement à la recherche de ces femmes. Une autre mesure vise un nombre égal d’hommes et de femmes qui siègent dans nos conseils d’administration. Nous nous y attelons donc sérieusement.”

Donner une impulsion

Imaginons : un joueur de hockey veut commencer une seconde carrière chez Grant Thornton. Quelles qualités celui-ci pourra-t-il emporter de son sport ?

Leslie : “La persévérance, l’esprit d’équipe et la flexibilité sont trois compétences qui sont cruciales tant dans le sport que chez nous. Dans notre recrutement, nous regardons de plus en plus ce genre de compétences plutôt que le niveau de formation, parce que nous croyons que la motivation mène plus loin que les diplômes. Dans notre recherche de qualité aussi, je vois une similitude avec le hockey.”

Et quelles seraient vos forces en tant que joueur de hockey ?

Leslie : “(il rit) La vitesse, je ne l’ai plus, mais comme footballeur, j’avais l’esprit technique et j’étais capitaine de l’équipe. En tant que hockeyeur, je pourrais donc diriger mon équipe, ce que je fais aussi dans ma fonction chez Grant Thornton.”

Serge : “Je n’étais certainement pas un joueur de niveau mondial, mais j’ai joué une dizaine de fois pour l’équipe nationale. Pour faire la comparaison avec le football : en tant qu’arrière droit, j’étais un peu comme Eric Gerets. Je choisissais mes moments pour donner une impulsion à l’équipe. Tout comme pour Leslie, il y a un parallèle avec ce que je fais aujourd’hui.”

 

Les carrières de Marie Brasseur & Nadia Clinckspoor

Dans la série de vidéos ‘Women in hockey / business’, nous racontons l’histoire de femmes captivantes du monde du hockey et des affaires. Marie Brasseur (présidente de la fédération wallonne de hockey) et Nadia Clinckspoor (Certified Tax Advisor et partenaire chez Grant Thornton) montrent l’exemple.

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